Tag: Politics

  • Quesnay and Le Despotisme de la Chine: the Economy of a Political Stance

    Abstract

    This paper proposes a critical reading of Despotism in China, a rich but less well-commented argumentative text in which Quesnay explicitly presents his political theory. By analyzing Despotism in China, I give support to three main arguments. First, I show to what extent this text embodies Quesnay’s thought (and, broadly speaking, the physiocrats’ thought). Second, I highlight that economics as an activity, a field, and even a science, lies at the heart of Quesnay’s political philosophy. Third, I indicate that, according to Quesnay, the understanding of economics mechanisms corresponds to a close observation of reality, which consists in bringing together the positive law (politics based on economics) and the natural law (what is and what should be). At the core of these three arguments lies a serious consideration of Quesnay’s re-presentation of China. Far from being a mere example to illustrate its arguments, China is conceived as way to see, to reveal, and to grasp a thought (physiocracy), a discipline (economics), and its reach (science and politics).

    Beginning of the article

    Pour François Quesnay, la Chine est la matrice à partir de laquelle il formule sa pensée politique, en décrivant à la fois ses influences philosophiques et en mettant au cœur de sa réflexion la discipline économique.

    C’est ce que reflète, au printemps 1767, la publication de Despotisme de la Chine dans les Éphémérides du Citoyen. Alors que des contemporains comme Montesquieu ou Rousseau réfléchissent à la modernité politique à travers des régimes possibles comme la démocratie, l’aristocratie ou la république, qu’ils empruntent leurs exemples à la Corse, à la Pologne ou à la Perse, Quesnay répond à ces postures par un plaidoyer pour une forme de despotisme fondée sur la loi naturelle. Souvent appelée « despotisme légitime », cette conception politique associée aux physiocrates, voudrait faire du souverain la clé de voute d’un système où la rationalité domine les passions individuelles grâce au bon gouvernement économique. L’économie fonde le politique et, pour ce faire, elle doit s’appuyer sur une forme d’organisation dans laquelle des mesures politiques qui s’imposent puissent être adoptées sans entrave d’aucune sorte. Il est nécessaire de recourir à un despote qui puise sa légitimité dans des lois et réalise ses actions de façon éclairée, bref, selon Quesnay, un empereur chinois.

    Pour étayer cette thèse et prouver le bien-fondé de la forme de gouvernement qu’il propose, Quesnay fait de la Chine la pièce maîtresse de son argumentation. Elle se pose en tant que miroir et exemple pour l’Europe…

    Table of Contents

    • Introduction
    • Une grande fresque de la Chine
      1. Présentation générale de la Chine : exemple et miroir
      2. L’économie de l’empire chinois
      3. Le pouvoir politique en Chine
    • Influences et résonances
      1. Un texte propre de son temps
      2. Les influences philosophiques de la physiocratie
      3. Un texte en dialogue avec d’autres conceptions philosophiques
    • Un texte qui incarne la pensée des physiocrates
      1. Agriculture, marché, économie
      2. Un gouvernement fort
      3. L’ordre naturel des choses
    • Conclusion

    Keywords


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  • This Uncharted Land: China (when seen from France), about Contradictions, Dialectics, Morals and Socialism

    Beginning of the article

    C’est un fait : la désormais première puissance économique du monde (en mesurant le produit intérieur brut en parité de pouvoir d’achat) est dirigée par un État qui se réclame du marxisme et, au-dessus de lui, un Parti qui se dénomme toujours communiste. Les néolibéraux de toutes obédiences le déplorent, escomptent que cette « absurdité » aura vite une fin, comme celle de l’histoire. La plupart des tenants du marxisme devraient s’en féliciter, mais en général, de leur côté, ils ne comprennent pas vraiment pourquoi la Chine est devenue, à ce qu’ils croient tout au moins, un pays où le capitalisme est dominant. D’autres auteurs, dont nous sommes, voient les choses autrement. Ce Parti se sert du capitalisme, en le contrôlant, très strictement, pour accélérer le développement, sans dévier de son objectif primordial, constant : la construction d’une société socialiste, à la chinoise ; et il s’appuie pour cela sur Marx qui pensait que le communisme supposait un haut développement des forces productives (soit ce qu’il a appelé les « acquêts positifs élaborés par le système capitaliste »). Cette thèse, pourtant minoritaire, y compris à gauche, est férocement combattue en France, sans doute plus qu’ailleurs en Occident. Peut-être, paradoxalement, parce que, tout compte fait, il y a de fortes similitudes entre les deux pays. Voilà deux nations politiques, pour lesquelles le rôle de l’État est prééminent, peu portées à faire la guerre, enracinées dans leurs territoires, attachées à des valeurs communes…

    Abstract

    The thesis defended in this article is that the Chinese government, headed by a Party which still claims communism, uses capitalism, by strictly controlling it, in order to accelerate development, but without deviating from a priority objective : the construction of a socialist society ; and it relies on the Marx who thought that communism presupposed a high development of the productive forces. In France, this thesis is in the minority, and opposed ; perhaps, paradoxically, because similarities exist between the two countries. However, there are also many misunderstandings between them (Part I). This could be due in particular to the differences in the ways of thinking of these two peoples, in particular vis-à-vis the contradictions and movements of the dialectic (Part II), as also in terms of the mobilization of morality through political discourse (Part III). Finally, the authors analyze the effects of this comparison on the interpretation of “socialism with Chinese colors” (Part IV).

    Plan

    • Introduction
    • Similitudes et incompréhensions
    • Contradictions et dialectique
    • Morale et éthique au regard du discours politique chinois
    • Socialisme « à la chinoise »
    • Conclusion

    Keywords

    JEL Codes: B24, H59, N45, O53, O57, P20, P52

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  • In Memoriam Paul Ricoeur (1913 – 2005)

    Abstract

    This article presents a global survey of Paul Ricœur’s work which, beyond the diversity of the treated questions and matters, has in fact a deep unity. Having adopted an hermeneutic process which leads him to defend a theory of the narrative identity giving the concept of person of the  French Personalists a philosophic foundation, Paul Ricœur proposes a coherent social philosophy which transcends the trationnal opposition between liberalism and socialism.

    Keywords

    Classification JEL: A12, A13, B40