This Uncharted Land: China (when seen from France), about Contradictions, Dialectics, Morals and Socialism

Tony Andréani, Rémy Herrera and Zhiming Long

Beginning of the article

C’est un fait : la désormais première puissance économique du monde (en mesurant le produit intérieur brut en parité de pouvoir d’achat) est dirigée par un État qui se réclame du marxisme et, au-dessus de lui, un Parti qui se dénomme toujours communiste. Les néolibéraux de toutes obédiences le déplorent, escomptent que cette « absurdité » aura vite une fin, comme celle de l’histoire. La plupart des tenants du marxisme devraient s’en féliciter, mais en général, de leur côté, ils ne comprennent pas vraiment pourquoi la Chine est devenue, à ce qu’ils croient tout au moins, un pays où le capitalisme est dominant. D’autres auteurs, dont nous sommes, voient les choses autrement. Ce Parti se sert du capitalisme, en le contrôlant, très strictement, pour accélérer le développement, sans dévier de son objectif primordial, constant : la construction d’une société socialiste, à la chinoise ; et il s’appuie pour cela sur Marx qui pensait que le communisme supposait un haut développement des forces productives (soit ce qu’il a appelé les « acquêts positifs élaborés par le système capitaliste »). Cette thèse, pourtant minoritaire, y compris à gauche, est férocement combattue en France, sans doute plus qu’ailleurs en Occident. Peut-être, paradoxalement, parce que, tout compte fait, il y a de fortes similitudes entre les deux pays. Voilà deux nations politiques, pour lesquelles le rôle de l’État est prééminent, peu portées à faire la guerre, enracinées dans leurs territoires, attachées à des valeurs communes…

Abstract

The thesis defended in this article is that the Chinese government, headed by a Party which still claims communism, uses capitalism, by strictly controlling it, in order to accelerate development, but without deviating from a priority objective : the construction of a socialist society ; and it relies on the Marx who thought that communism presupposed a high development of the productive forces. In France, this thesis is in the minority, and opposed ; perhaps, paradoxically, because similarities exist between the two countries. However, there are also many misunderstandings between them (Part I). This could be due in particular to the differences in the ways of thinking of these two peoples, in particular vis-à-vis the contradictions and movements of the dialectic (Part II), as also in terms of the mobilization of morality through political discourse (Part III). Finally, the authors analyze the effects of this comparison on the interpretation of “socialism with Chinese colors” (Part IV).

Plan

  • Introduction
  • Similitudes et incompréhensions
  • Contradictions et dialectique
  • Morale et éthique au regard du discours politique chinois
  • Socialisme « à la chinoise »
  • Conclusion

Key Words

JEL Codes: B24, H59, N45, O53, O57, P20, P52

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